POLITIQUE FICTION:
Christian Estrosi : "Si nous étions en place, PSA ne fermerait pas Aulnay"
le Lundi 16 Juillet 2012 à 08:15
Le député maire de Nice était l'invité de France Info ce matin. Christian Estrosi a notamment réagi au plan de suppressions d'emplois chez PSA et à l'interview télévisée de François Hollande le 14 juillet.
© Radio France Gilles Halais
Christian Estrosi est d'abord revenu sur l'interview télévisée de François Hollande pour le 14 juillet. "Je suis stupéfait par ce que j'ai entendu : de la mauvaise foi, du mensonge et de la démagogie", a déclaré le député-maire de Nice. "Moi j'ai aimé l'hyper-président, face à celui que je qualifie d'hypo-président, il n'est responsable de rien et chante toujours le même refrain : c'est la faute à Sarko. Il a dit ça pendant des mois et des mois de campagne, et maintenant qu'il est président, c'est toujours la faute à Sarko. Je vois sa méconnaissance stupéfiante des dossiers."
Au sujet des 8.000 suppressions d'emplois annoncées par PSA, Christian Estrosi a defendu le bilan du précédent gouvernement. "Nous n'avons commis aucune erreur, puisque nous avons sauvé PSA et Renault. On nous a reproché d'avoir prêté 3 milliards en 2008-2009 à ces deux entreprises, non seulement nous les savons sauvé, non seulement il y a une relance de la production industrielle de plus de 10% en 2010, mais en plus ces prêts ont été remboursés avec des intérêts de 660.000 euros". "Si nous étions en place, PSA ne fermerait pas le site d'Aulnay", assure-t-il. "Je suis étonné que Monsieur Montebourg dise qu'il recevra le président de PSA dans 8 jours, ça fait deux mois qu'il est ministre !"
Les principales mesures de la loi de finances rectificative
Par Cécile Crouzel, Service infographie du Figaro
INFOGRAPHIE - Les ménages et les grandes entreprises devraient être durement touchés par les nouvelles mesures.
La nouvelle majorité PS va jouer la carte de la discipline. Afin de ne pas altérer des mesures fiscales au symbole fort, elle a déposé peu d'amendements. Le plus important d'entre eux, celui sur la refiscalisation des heures sup, a eu l'aval du gouvernement.
Heures supplémentairesLe texte supprime les exonérations de charges sociales sur les heures supplémentaires à compter du 1er septembre 2012. Avec une exception: l'exonération de charges patronales est maintenue dans les entreprises de moins de 20 salariés. Le PS a aussi souhaité s'attaquer rapidement au volet fiscal des heures sup: un amendement prévoit de soumettre à l'impôt sur le revenu les heures sup effectuées à partir du 1er janvier 2012. Bien que pénalisant pour le pouvoir d'achat, cet amendement devrait être adopté.
ISF et successions
Le projet de loi prévoit que les ménages assujettis à l'impôt sur la fortune (et donc ayant plus de 1,3 million d'euros de patrimoine) payeront cette année, en plus de l'ISF, une «contribution exceptionnelle sur la fortune». Cette contribution, payable au plus tard au 15 novembre, sera calculée en appliquant le barème de l'ISF d'avant la réforme de 2011, avec des taux allant de 0,55 % à 1,8 %. Cette contribution sera diminuée de l'ISF déjà payé en 2012 (sachant que cet ISF déjà payé fonctionnait avec un barème plus léger). Au total, la note sera très salée pour le contribuable.
En matière d'imposition des successions-donations, l'abattement passera de 159.325 euros à 100.000 euros par enfant cet été, à l'entrée en vigueur de la loi. Et il faudra attendre quinze ans, et non plus dix ans, avant de pouvoir à nouveau bénéficier de cet abattement fiscal (le tout sans aucun système d'amortissement). Par ailleurs, le texte gèle les barèmes des impôts sur successions-donations.
TVA sociale
La TVA sociale est abrogée: la TVA restera à 19,6 % et les cotisations sociales ne seront pas abaissées. En revanche, le gouvernement n'est pas revenu sur le relèvement, de 13,5 % à 15,5 %, des prélèvements sociaux sur l'épargne (CSG, CRDS notamment), votée par la droite.
Stock-options et actions gratuites
Le texte relève de 14 % à 30 % la contribution spécifique payée par l'employeur sur les stock-options et actions gratuites, et de 8 % à 10 % celle payée par le bénéficiaire. Un amendement de la commission des finances, qui devrait être adopté en séance, rend ces hausses effectives au 11 juillet, non au 1er septembre comme prévu initialement.
Participation et intéressement
Le forfait social, payé par les employeurs sur l'intéressement, la participation, les plans d'épargne entreprise, passera de 8 % à 20 %. Et ce dès le 1er août, si l'amendement de la commission des finances, est voté en séance.
Taxation des non-résidents
Les ménages qui n'habitent pas en France (selon la définition fiscale) payeront des prélèvements sociaux de 15,5 % sur les loyers qu'ils perçoivent de leurs propriétés situées dans l'Hexagone, ainsi que sur la plus-value issue de la vente de tels biens. Jusqu'à présent, ces «non-résidents» payaient de l'impôt sur le revenu sur ces loyers et ces plus-values, mais pas de prélèvements sociaux. Le projet de loi supprime aussi la gratuité des frais de scolarité pour les Français fréquentant un établissement français à l'étranger.
Taxe de 3 % sur les dividendes
Le projet de loi oblige les entreprises à payer une taxe de 3 % sur les dividendes versés dès cet été. Les PME de moins de 250 salariés en seront exonérées. Un amendement de la commission des finances, qui devrait être adopté, exclut de cette taxe les dividendes versés en actions.
Banques et compagnies pétrolières
Les banques payeront en 2012 une surtaxe sur leur taxe de risque systémique, ce qui revient à doubler leur contribution. La commission des finances a décidé de doubler de façon pérenne cette taxe systémique à partir de 2013. Elle devrait être suivie en séance. Les stocks de produits pétroliers seront taxés à 4 % cette année. Un amendement proposera que ces surtaxes bancaires et pétrolières ne soient pas déductibles de l'impôt sur les sociétés
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Livre et spectacle
Le projet de loi ramène de 7 % à 5,5 % la TVA sur les livres. Par amendement, la mesure sera étendue au spectacle vivant.
Autres mesures pour les entreprises
La taxe sur les transactions financières est doublée, passant de 0,1 % à 0,2 % des échanges. Les grandes entreprises, soumises à la majoration d'impôt sur les sociétés décidée par le gouvernement Fillon, devront payer un acompte en décembre sur cette majoration.
Le premier tour de vis fiscal du gouvernement
Le premier budget PS, examiné cette semaine par les députés, détricote les symboles de l'ère Sarkozy.
C'était il y a cinq ans jour pour jour. Le 16 juillet 2007, l'Assemblée nationale votait en première lecture la loi travail, emploi et pouvoir d'achat (Tepa), emblématique des engagements de campagne de Nicolas Sarkozy et du «travailler plus pour gagner plus». Ce lundi 16 juillet 2012, débute à l'Assemblée l'examen de la loi de finances rectificative pour 2012 qui détricote ce qu'il restait de la loi Tepa mais aussi de grandes mesures fiscales de l'ère Sarkozy. Au programme: suppression des avantages liés aux heures supplémentaires, baisse de l'abattement sur les droits de succession, rétablissement de l'ISF au niveau d'avant 2011, suppression de la TVA sociale votée à la fin du précédent quinquennat.
Ce texte, qui concrétise une partie des soixante engagements de campagne de François Hollande, se veut être l'acte I de son quinquennat, son acte fondateur. Certes, grâce à ce projet de loi qui accroît les recettes de plus de 7 milliards et gèle 1,5 milliard de dépenses, le président de la République peut espérer tenir l'engagement de la France de ramener le déficit public à 4,5 % du PIB à la fin de 2012. Mais, vu de gauche, ce texte permet surtout de balayer cinq années de sarkozysme et de donner corps à ce que le président de la République a appelé «l'effort juste» au cours de son interview télévisée du 14 juillet.
Il s'agit de taxer les Français les plus riches et les grandes entreprises (et notamment les banques et le secteur pétrolier). Le tout afin d'épargner les classes moyennes et modestes. «Non, nous n'allons pas nous diriger vers ces catégories-là», a assuré le président le 14 juillet. Lui-même et le premier ministre participeront à l'effort. La baisse de leur rémunération de 30 % figure dans le projet de loi, quand Sarkozy avait augmenté la sienne au début de son mandat.
Débat sur les heures sup
Des symboles? Beaucoup de symboles? Sans aucun doute. «Hollande défait tout ce que Sarkozy a fait et renoue avec tout ce que Sarkozy avait abandonné. Il veut démontrer que Sarkozy n'aura été qu'une parenthèse dans l'histoire de la France», décrypte un conseiller ministériel.
Mais ce collectif budgétaire est-il aussi juste que le croit l'Élysée? Fallait-il supprimer la défiscalisation des heures sup qui permet à des millions de Français de voir grimper leur pouvoir d'achat? La droite ne se prive pas de tonner contre cette mesure d'autant plus pénalisante qu'elle s'applique aux heures sup effectuées depuis le 1er janvier 2012. Le 14 juillet, les journalistes ont dû s'y reprendre à plusieurs fois pour que François Hollande réponde à cette question. «Je l'ai dit. Ce n'est pas la peine d'envoyer un signal de plus pour favoriser le recours à ce dispositif, alors que nous sommes en période de chômage». La gauche reste irrémédiablement favorable au partage du travail…
Les députés échappent aux justificatifs de frais
Le symbole est malvenu. En commission des finances mercredi, les députés ont rejeté un amendement du centriste Charles de Courson, qui souhaitait que seule reste défiscalisée la part de «l'indemnité représentative de frais de mandat» des députés réellement utilisée pour les frais professionnels (sachant cette indemnité de 6 400 euros brut par mois est conçue pour couvrir ces frais). Du coup, les députés auraient eu à fournir des justificatifs pour leurs frais. Ils ont préféré ne pas s'imposer cette contrainte.
Début de l'examen du budget rectificatif cet après-midi à l'Assemblée
le Dimanche 15 Juillet 2012 à 23:56
Les mesures du projet de loi de finances rectificatif 2012 seront discutées à partir de ce soir à l'Assemblée nationale, jusqu'à jeudi prochain. Il prévoit notamment l'abrogation de la TVA sociale, la contribution exceptionnelle de l'ISF, la suppression des exonérations de charges sur les heures supplémentaires, des augmentations d'impôts et diverses mesures.
Le Premier ministre lors des questions au gouvernement le 11 juillet © Maxppp Olivier Corsan
C'est à l'enterrement d'un certain nombre de mesures emblématiques décidées sous la présidence de Nicolas Sarkozy que le gouvernement invite l'Assemblée nationale à partir de ce lundi soir jusqu'à jeudi. La TVA sociale et l'exonérations de charges sur les heures supplémentaires ne devraient pas - à moins d'un coup de théâtre - survivre à cette semaine.
Le gouvernement doit aussi faire passer des hausses d'impôts dont il fera probablement avaler la pilule en lançant le débat sur "l'héritage" ou la "facture"du quinquennat précédent. L'UMP devrait répliquer en accusant l'équipe de Jean-Marc Ayrault de charger la barque des hausse d'impôts et de préparer l'opinion à une prochaine hausse de la CSG.
Le projet de loi repose sur une hypothèse de croissance révisée à 0,3% pour 2012. Il prévoit 7,2 milliards d'euros de hausses d'impôt et 1,5 milliard d'euros de gel des dépenses, pour arriver à 81,1 milliards de déficit budgétaire. La progression des dépenses publiques sera limitée à 0,8% par an sur 5 ans. Récusant le terme d'austérité, le ministre de l'Economie Pierre Moscovici, préfère parler du "sérieux et de la cohérence".
La suppression des exonérations de charges sur les heures supplémentaires (sauf pour les entreprises de moins de 20 salariés) a été avancée et sera complète cet été. Le texte comprend aussi une contribution exceptionnelle pour les contribuables assujettis à l'ISF, une fiscalité alourdie sur les successions et donations, une taxation des stocks pétroliers et la baisse de 30% du salaire du président de la République.
Pour Hélène Baudchon, économiste à la BNP Paribas, il s'agit bien d'un budget de rigueur.
SYRIE: Les combats se poursuivent à Damas
Le quartier d'al-Tadamone est toujours ciblé par des pilonnages lundi, après les violents combats de dimanche.
Les bombardements de l’armée syrienne ont repris lundi sur le quartier al-Tadamone à Damas, ont rapporté des militants, faisant également état d’affrontements dans la ville, au lendemain des combats les plus violents ayant secoué la capitale depuis le début de la révolte.
«Les bombardements au mortier ont repris aux premières heures du matin», ont indiqué les Comités locaux de coordination (LCC, opposition).
En outre, selon les LCC, de violents combats entre l’armée régulière et l’Armée syrienne libre (ASL), formée essentiellement de déserteurs, «ont lieu dans les quartiers de Kafar Soussé et Jobar».
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a également fait état de «combats à l’aube dans le quartier de Kafar Soussé entre des combattants rebelles et des soldats d’un convoi passant dans la zone».
Un habitant de la ville de Jaramana, sur la route de l’aéroport international de Damas, a affirmé à l’AFP n’avoir «pas dormi de la nuit».
«Hier soir c'était un véritable champ de bataille, des roquettes et des tirs ont été entendus dans les localités situées sur la route de l’aéroport jusqu’aux premières heures du matin», a-t-il ajouté.
Il a déclaré avoir vu quatre transports de troupes passer sur la route.
Un autre habitant du quartier al-Tadamone, joint par l’AFP, a indiqué ne pas pouvoir quitter son quartier, où de violents combats ont éclaté dimanche.
Selon l’OSDH, ces affrontements d’une intensité sans précédent ont opposé soldats et rebelles, notamment dans le sud de la capitale, également en proie à des bombardements des forces du régime.
Des militants ont évoqué dimanche des «chars entrant dans le quartier al-Tadamone et des affrontements».
(AFP)
INSURRECTION
La Banque alimentaire accepte du taureau, colère des anti-corrida
ANTI-CORRIDA = EXTREMISME
Social lundi 16 juillet 2012
La Banque alimentaire a défendu lundi la décision de son antenne du Vaucluse d’accepter de la viande de taureaux tués lors d’une corrida que lui proposent des abattoirs, celle-ci représentant l’équivalent de 10 000 repas, un geste dénoncé par des militants anti-corrida.
Valeur commerciale d’environ 5 000 euros
« Serait-il raisonnable de jeter et de détruire cette viande plutôt que de la donner ? », a réagi Maurice Lony, directeur fédéral de la Banque alimentaire, dans un communiqué, tandis que la polémique prenait de l’ampleur.
La viande donnée par les abattoirs Alazard et Roux de Tarascon (Bouches-du-Rhône), partenaire régulier de la Banque alimentaire du Vaucluse, est celle de six taureaux tués dimanche dans les arènes de Châteaurenard. Sa valeur commerciale est d’environ 5 000 euros.
La consommation locale de la viande issue des corridas est autorisée dans les départements à tradition tauromachique.
Initiative dénoncée
L’initiative des abattoirs, annoncée dans la presse locale, a été dénoncée sur Facebook par des militants anti-corrida, puis la Fédération des luttes pour l’abolition des corridas (FLAC) a pris le relais dans la presse et en écrivant à la Banque alimentaire du Vaucluse.
« Nous vous demandons avec toute notre force de renoncer à cette viande issue d’une souffrance particulièrement révoltante. Comme c’est le cas pour les Restos du Coeur qui l’ont toujours refusée. Ajouté à cela, cette viande stressée et pleine de toxines n’est pas sans risque », écrit dans un courriel Thierry Hély, chargé de communication à la FLAC.
Problème éthique
« Pour nous, cela pose un problème éthique. La présidente de la Banque alimentaire du Vaucluse n’a pas conscience qu’accepter un tel don, ce n’est pas moral. Cette viande a une odeur de barbarie », a ajouté Thierry Hély.
« Nous reconnaissons aux associations et aux personnes le droit de s’indigner contre la pratique de la corrida. Mais pour notre part, nous nous indignons de l’état d’insécurité alimentaire que connaissent près de 23 000 personnes du Vaucluse », a rétorqué Maurice Lony.
« Si elle n’est pas offerte à la Banque alimentaire, la viande sera soit commercialisée, soit transformée en farine animale, soit détruite. Nous offrons une autre possibilité qui fera que cette viande aura une destination utile », a-t-il ajouté.
Période de crise
« Cette viande est consommée uniquement par des amateurs pendant la saison des ferias. Mais historiquement, on la donnait aux nécessiteux dans les villages. L’idée, c’est de renouer avec cette tradition », a pour sa part expliqué Olivier Roux, le patron des abattoirs.
« En cette période de crise, il y a des gamins qui ne bouffent pas de protéines animales. Alors pourquoi ne pas relancer le truc ? D’Arles à Biarritz, sur les 700 taureaux mis à mort chaque année, ça ferait du bien », a-t-il dit
Condamnation de la circoncision
Mis en ligne le mardi 10 juillet 2012
Enfin une bonne nouvelle sur le front de la lutte contre la connerie! En Allemagne, le tribunal de grande instance de Cologne a estimé que circoncire un enfant pour des motifs religieux revenait à lui infliger une blessure. Si le jugement fait jurisprudence, tout parent qui fait circoncire son enfant pour plaire à Dieu pourra être condamné.
Le Conseil central des juifs d’Allemagne et le Conseil de coordination des musulmans en Allemagne sont révoltés. Pour le porte-parole des musulmans, il est impensable qu’on criminalise des coutumes millénaires. Ah, ces fameux millénaires qui sont appelés à la rescousse par tous les crétins de la Terre! Ce n’est pas à la raison, à la justice ou à la société de valider ou non telle pratique, mais au temps. L’habitude, plus forte que la loi… Et la coutume d’exciser les petites filles, elle n’est pas millénaire?
Dans son jugement, le tribunal a estimé que «le corps de l’enfant était modifié durablement et de manière irréparable par la circoncision» et que «cette modification est contraire à l’intérêt de l’enfant qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse». En France, on interdit à des adultes responsables de sortir dans la rue déguisés en Fantômas, mais il est permis de charcuter un gamin pour imprimer dans sa chair son appartenance à une religion qu’il n’a pas choisie. On est jaloux. Pourquoi notre République laïque est-elle à la traîne sur ce sujet? Parce que l’amputation du prépuce n’est pas un signe ostentatoire tant qu’on ne se balade pas à poil? Des parents de culte animiste ont-ils le droit de demander à un médecin de scarifier leur enfant? Quel médecin accepterait de faire une telle chose?
Le président du Conseil central des juifs d’Allemagne estime, quant à lui, que le jugement de Cologne est une atteinte à la liberté religieuse. La liberté religieuse des parents, sans doute… Quelle liberté religieuse pour l’enfant qu’on marque de manière indélébile comme juif, comme musulman ou comme n’importe quoi d’autre?
On dira que, dans de nombreux pays du monde, la circoncision est massivement pratiquée sur les enfants pour des raisons «d’hygiène». La circoncision n’est finalement que très rarement pratiquée pour des raisons médicales. Quelle différence y a-t-il donc entre le petit juif ou musulman circoncis pour des raisons religieuses et l’enfant que les parents circoncisent parce qu’ils pensent que c’est plus hygiénique? Physiquement, le résultat est le même. Oui. Mais, psychologiquement, ce n’est pas la même chose. Lorsqu’on vous rabâche que votre bout de zob en moins est le signe de votre lien particulier avec Dieu et avec ceux qui y croient, ça change tout.
Et les catholiques allemands, et les protestants allemands, ils en pensent quoi, du jugement de Cologne? Pour les représentants des deux cultes, il s’agit également d’une atteinte à la liberté religieuse.
On comprend que les catholiques n’aient pas envie qu’un jour on leur interdise de baptiser des bébés au motif que c’est à eux de décider une fois adultes de leur appartenance religieuse. Quant aux protestants, qui généralement attendent que l’enfant soit en âge de comprendre ce que représente le baptême pour le lui proposer, on suppose qu’ils condamnent le jugement de Cologne par solidarité. Les membres du lobby du Sacré, qui est un lobby comme les autres, se serrent les coudes.
Oui à la liberté de conscience en toute conscience. S’il est facile de couper le prépuce, il est plus difficile de le recoudre. Et il faudrait certainement un miracle pour qu’il repousse…
Charbcharb@charliehebdo.fr
Article paru dans Charlie n° 1046
Le Conseil central des juifs d’Allemagne et le Conseil de coordination des musulmans en Allemagne sont révoltés. Pour le porte-parole des musulmans, il est impensable qu’on criminalise des coutumes millénaires. Ah, ces fameux millénaires qui sont appelés à la rescousse par tous les crétins de la Terre! Ce n’est pas à la raison, à la justice ou à la société de valider ou non telle pratique, mais au temps. L’habitude, plus forte que la loi… Et la coutume d’exciser les petites filles, elle n’est pas millénaire?
Dans son jugement, le tribunal a estimé que «le corps de l’enfant était modifié durablement et de manière irréparable par la circoncision» et que «cette modification est contraire à l’intérêt de l’enfant qui doit décider plus tard par lui-même de son appartenance religieuse». En France, on interdit à des adultes responsables de sortir dans la rue déguisés en Fantômas, mais il est permis de charcuter un gamin pour imprimer dans sa chair son appartenance à une religion qu’il n’a pas choisie. On est jaloux. Pourquoi notre République laïque est-elle à la traîne sur ce sujet? Parce que l’amputation du prépuce n’est pas un signe ostentatoire tant qu’on ne se balade pas à poil? Des parents de culte animiste ont-ils le droit de demander à un médecin de scarifier leur enfant? Quel médecin accepterait de faire une telle chose?
Le président du Conseil central des juifs d’Allemagne estime, quant à lui, que le jugement de Cologne est une atteinte à la liberté religieuse. La liberté religieuse des parents, sans doute… Quelle liberté religieuse pour l’enfant qu’on marque de manière indélébile comme juif, comme musulman ou comme n’importe quoi d’autre?
On dira que, dans de nombreux pays du monde, la circoncision est massivement pratiquée sur les enfants pour des raisons «d’hygiène». La circoncision n’est finalement que très rarement pratiquée pour des raisons médicales. Quelle différence y a-t-il donc entre le petit juif ou musulman circoncis pour des raisons religieuses et l’enfant que les parents circoncisent parce qu’ils pensent que c’est plus hygiénique? Physiquement, le résultat est le même. Oui. Mais, psychologiquement, ce n’est pas la même chose. Lorsqu’on vous rabâche que votre bout de zob en moins est le signe de votre lien particulier avec Dieu et avec ceux qui y croient, ça change tout.
Et les catholiques allemands, et les protestants allemands, ils en pensent quoi, du jugement de Cologne? Pour les représentants des deux cultes, il s’agit également d’une atteinte à la liberté religieuse.
On comprend que les catholiques n’aient pas envie qu’un jour on leur interdise de baptiser des bébés au motif que c’est à eux de décider une fois adultes de leur appartenance religieuse. Quant aux protestants, qui généralement attendent que l’enfant soit en âge de comprendre ce que représente le baptême pour le lui proposer, on suppose qu’ils condamnent le jugement de Cologne par solidarité. Les membres du lobby du Sacré, qui est un lobby comme les autres, se serrent les coudes.
Oui à la liberté de conscience en toute conscience. S’il est facile de couper le prépuce, il est plus difficile de le recoudre. Et il faudrait certainement un miracle pour qu’il repousse…
Charbcharb@charliehebdo.fr
Article paru dans Charlie n° 1046
INJUSTICE INTERNATIONALE
La Cour pénal international s'en prend surtout aux tyrans exotiques. Moins aux crimes perpétrés par l'Occident.
Les juges de la Cour pénale internationale (CPI) viennent de condamner le Congolais Thomas Lubanga à une peine de 14 ans de prison pour « crimes de guerre » - et pour avoir, plus précisément, enrôlé dans sa milice, au début des années 2000, des enfants de moins de 15 ans qui ont ensuite été envoyés au combat.
C’est la première fois que la CPI prononce une condamnation, depuis que cet organisme a été créé par l’ONU en 2002, pour « contribuer à mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves qui touchent la communauté internationale » (génocides, crimes contre l’humanité et crimes de guerre) - et Le Monde trouve ça tellement formidable, que son éditorialiste (anonyme) s’écrie, à la une : « La justice internationale, ça marche ! ».
C’est un point de vue intéressant.
Hélas : il ne tient aucun compte de la réalité.
Il est parfaitement évident, en effet, que jamais les tueries commises par les États-Unis, qui ont perpétré en Irak d’horribles crimes de guerre, ne seront jugées à La Haye – où siège cette cour. Non plus, d’ailleurs, que celles des Israéliens, qui ont tué près de 2.500 civil(e)s – dont plusieurs centaines d’enfants – au Liban (en 2006) et à Gaza (en 2008).
Ces atrocités-là resteront impunies : l’essentiel, pour l’Occident est de se donner bonne conscience à peu de frais, en jugeant quelques criminels et autres « dictateurs » exotiques - sans jamais se soumettre, surtout, aux règles qu’il édicte pour le Sud.
Puisque lorsqu’il commet, lui, d’épouvantables massacres, c’est bien sûr au nom du Bien : c’est ce qui différencie George W. Bush de Mouammar Kadhafi.
Affaire de Karachi : un nouveau témoignage d'un intermédiaire accable Ziad Takieddine
Le Monde.fr |
Par Gérard Davet et Fabrice Lhomme
L’essentiel en somme, est que la CPI condamne quelques bourreaux des «enfants » du Congo qui « continuent de subir les conséquences tragiques de la guerre » - mais que jamais elle ne soit mise en position de pouvoir juger ceux des civils irakiens ou palestiniens : sans doute faut-il être « journal de référence », pour trouver dans cette ahurissante iniquité un motif de réjouissance.
François Hollande juge le plan social de PSA "inacceptable" et ne "laissera pas faire"
Par Elodie Vallerey - Publié le
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